L’échec par définition est l’état ou la condition qui fait que l’objectif désiré ou prévu n’est pas atteint, et peut être vu comme l’opposé de succès. Dans son sens le plus général, un échec est une situation qui résulte d’une action n’ayant pas abouti aux résultats attendus.
Pour un entrepreneur, l’échec est considéré comme une belle opportunité. Ça fait parti du processus entrepreneurial. Avoir la capacité de se questionner, de capter chaque opportunité, de transformer les problèmes en solutions.

CAS DE LA FERME TSELAH :

Elle a commencé son exploitation agro-pastorale (agriculture sur 10 hectares et élevage sur 1 hectare) en août 2015 avec 8 truies et 1 verras. Après 18 mois d’exploitation, le résultat est sans appel, la ferme est passée de 8 truies et 1 verra à un cheptel de 310 (reproduction et engraissement) sans compter l’élevage des lapins et la volaille en parallèle à petit échelle.

Les acteurs du projet sont conscients que leur réussite est conditionnée par la maîtrise de toutes les chaînes de valeur (agriculture, alimentation, formulation, eau, énergie, circuit de distribution). Au moment qu’elle décide de mettre sur pied sa propre vianderie pour limiter les risques de maladies et surtout véritablement créer de la valeur ajoutée, le cauchemar commence.

En juillet 2017, la ferme est attaquée par une maladie infectieuse et très contagieuse, une bactérie minuscule en forme de bâtonnet : LE ROUGET DU PORC. Bien que ce ne soit pas une maladie nouvelle chez le porc, le rouget est une préoccupation de plus en plus grandissante chez les producteurs porcins. Quand le porc ne mange plus, la probabilité pour le soigné est très faible. La ferme tselah a combattu l’épidémie pendant 2 mois. Au final, le bilan est catastrophique, aucun survivant.

Après 4 mois de vide sanitaire, c’est repartie pour une nouvelle sélection (1 verra et 10 truies) avec déjà 2 mises bas d’une portée de 10 porcelets chacune. Cette fois-ci la leçon est bien retenue. Il est démontré qu’une des meilleures façons d’apprendre, c’est de bien échouer. Après investigation, l’épidémie viendrait du plombier lors d’une de ces interventions dans la ferme, n’aurait pas respecté le protocole sanitaire.

RETOUR D’EXPERIENCE POUR LES ELEVEURS

Eviter d’avoir sur le même site la reproduction (maternité) et l’engraissement (porcelet).

Soyez très rigoureux au niveau hygiène. Interdiction aux visiteurs d’accéder a la ferme sans autorisation.

Automatisez l’alimentation en eau et installez des pipettes.

Maîtriser l’agriculture et formuler vous-même votre alimentation.

Maîtrisez la santé animalière ou soyez accompagné par une personne expérimentée. Il faut évitera de tomber dans le piège des vaccins.

Mettez en place des couveuses pour chauffer les porcelets si vous êtes dans un environnement ou il fait assez froid. Cela peut éviter que la truie n’écrase certains de ces porcelets qui vont vers leur maman pour se réchauffer. Soyez rassurer, l’instinct de survie fait que les porcelets se déplacent naturellement dans la couveuse pour se réchauffer.

Si vous avez de l’espace, optez pour l’élevage plein air.

Diversifier vos activités : Soyez conscient qu’une épidémie peut emporter toute votre exploitation, d’où élargir votre champ d’action, optez pour la diversification de votre élevage. Cela peut devenir non seulement un avantage concurrentiel mais aussi être utile lorsqu’un secteur subit une baisse de prix importante ou tout simplement menacé.

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Moungo, le 22 décembre 2017